Lors de notre dernière virée en Provence Occitane, nous avons mis le cap sur un coin encore trop peu connu à notre goût : la Vallée de la Tave. Une perle discrète, nichée entre Cavillargues et Laudun-l’Ardoise, où la rivière trace son chemin tranquille, bordée de paysages verdoyants et de petits trésors à explorer. Idéal pour une famille comme la nôtre, en quête de calme, d’authenticité et d’activités nature.
Ici, la Tave ne joue pas les vedettes, mais elle charme dès les premiers instants. Sa vallée étroite, creusée entre les collines et le plateau de Lacau, nous a offert une promenade apaisante, accompagnée du murmure de l’eau et du chant des oiseaux. Le décor ? Une végétation luxuriante mêlant chênes verts, pins d’Alep, lauriers, arbousiers et quelques frênes et aulnes en bord de rive, témoins des influences plus fraîches venues des contreforts cévenols.
Sur les berges boisées proches de Cavillargues ou entre les sentiers ombragés qui traversent les abords de Saint-Paul-les-Fonts, les enfants avaient de quoi explorer. Clémence s’est amusée à identifier les cistes, genévriers et thym sauvage avec son petit carnet, pendant que Jules, armé de ses jumelles, jouait à repérer les oiseaux : des hérons, bergeronnettes grises, et même une huppe fasciée à la crête flamboyante qui nous a offert un joli ballet au-dessus de l’eau.
Petite grimpette en famille au Camp de César, au-dessus de Laudun-l’Ardoise. Et là, waouh ! Le panorama est incroyable ! Depuis les hauteurs de cet oppidum gallo-romain, on surplombe toute la vallée du Rhône, avec une vue dégagée sur le Mont Ventoux, les Dentelles de Montmirail et même jusqu’aux collines de Chusclan par temps clair. Une belle façon de faire découvrir à Clémence et Jules l’histoire romaine, surtout en explorant les vestiges encore visibles : des murs d’enceinte, les traces d’un ancien forum et les fondations d’habitations antiques. On s’est amusés à leur faire imaginer les marchands et soldats foulant autrefois cette terre battue.
Le site, classé et bien entretenu, est aussi un spot rêvé pour une pause pique-nique en pleine nature, à l’ombre des pins parasols, avec le souffle léger du mistral et une sensation de liberté absolue.
En descendant de notre belvédère, on a traversé un paysage agricole vibrant et coloré. Des vignobles soignés s’étendent à perte de vue, notamment autour de Laudun et Chusclan, où les rangs de vignes dessinent des lignes ondulantes sur les coteaux ensoleillés. À cette époque de l’année, les ceps garnis de grappes encore jeunes témoignaient de la promesse d’une belle vendange à venir. Plus loin, des oliveraies aux feuillages argentés bordaient les chemins, tandis que des vergers d’abricotiers et de cerisiers ajoutaient des touches colorées au tableau.
Ici, tout semble pousser dans le respect des cycles naturels, avec des pratiques agroécologiques visibles : Clémence a remarqué des nichoirs à mésanges entre les vignes et Jules a observé des haies bocagères pleines de vie, où papillons et lézards s’épanouissent. Nous avons croisé un vigneron qui nous a expliqué comment l’entretien des talus végétalisés aide à lutter contre l’érosion tout en offrant un refuge à la petite faune locale. Une belle leçon de cohabitation durable entre l’humain et la nature et une illustration concrète de ce qu’est une vallée cultivée avec soin.
Parmi les temps forts de notre escapade, la randonnée jusqu’à l’ancienne tour de guet de la Gardie, à proximité de Saint-Pons-La-Calm, restera un souvenir marquant. Le sentier, légèrement escarpé mais bien balisé, est tout à fait faisable avec des enfants motivés. Clémence a pris son rôle de guide très au sérieux ! En chemin, nous avons longé de petits murets en pierres sèches et traversé des zones de garrigue parfumée où thym et romarin exhalaient sous le soleil. Une fois arrivés en haut, le panorama à 360° sur les collines rhodaniennes, les vignobles de Laudun et les massifs du Gard nous a subjugués.
Pour varier les plaisirs et profiter pleinement du cadre méridional, nous avons aussi tenté une sortie à VTT électrique dans la basse vallée de la Tave avec l’équipe de la Maison Sinnaé. Casques vissés sur la tête, nous avons emprunté des sentiers agricoles entre vignes et bosquets, parfois bordés d’amandiers ou de petits ruisseaux. Le meilleur moment ? La dégustation au domaine, où pendant que nous savourions un verre de rouge fruité, Jules a pu découvrir les arômes d’un pur jus de raisin local, le tout à l’ombre d’un grand figuier. Un bel équilibre entre sport, patrimoine, et plaisirs gustatifs, comme seule la Provence Occitane sait en offrir.
Si vous passez par Tresques, un arrêt à la Tour de Guet s’impose. Ce site singulier de la Vallée de la Tave allie histoire médiévale et création contemporaine de manière tout à fait inattendue. L’intérieur de la tour accueille régulièrement des expositions d’œuvres d’art, mêlant sculpture, photographie et installations modernes. Lors de notre passage, plusieurs pièces originales jouaient avec la lumière naturelle filtrant à travers les meurtrières, créant une ambiance presque mystique.
Clémence a passé de longues minutes à observer une série de mobiles suspendus, fascinée par leurs mouvements délicats, tandis que Jules courait d’un étage à l’autre en quête de la meilleure vue. Et il avait raison : du sommet de la tour, la vue plongeante sur les toits de Tresques, les vignes alentour et la Vallée de la Tave est tout simplement magique. Une sortie qui prouve qu’art et patrimoine peuvent captiver petits et grands — et qui montre aussi combien la Provence Occitane regorge d’initiatives culturelles à échelle humaine.